Plus de 62.000 femmes ont subi des violences (tous contextes et toutes formes confondues) depuis le début de l’année 2021 au Maroc, soit 15.000 victimes de plus par rapport à 2020 (selon La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
Table ronde sur le thème ‘’les femmes victimes et actrices de changement’’ organisé à Sidi Slimane dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activismes contre les violences basées sur le genre. |
Les violences à l’égard des femmes touchent tous les milieux sociaux et toutes les zones du territoire. Toutefois, le risque est plus élevé pour les femmes vivant en milieu rural qui sont confrontées à des difficultés supplémentaires, à titre d’exemple :
Elles assurent la majeure partie des soins non rémunérés et du travail domestique dans les familles et dans les ménages. Elles peuvent avoir un accès plus restreint à la justice, aux infrastructures, aux services et opportunités, que les femmes des milieux urbains.
Au Maroc, le dernier rapport du Haut-Commissariat au Plan (HCP[1]), révèle que parmi 13,4 millions de femmes, plus de 7,6 millions de femmes âgées de 15 à 74 ans (57% de la population féminine, soit 58% en milieu urbain et 55% en milieu rural) ont subi au moins un acte de violence (tous contextes et toutes formes confondues). Cette situation s’est aggravée avec la crise sanitaire engendrée par la COVID-19 et les mesures gouvernementales mises en place pour limiter sa propagation, notamment le recours au confinement.
La violence à l’égard des femmes, demeure l’une des manifestations les plus fortes des rapports de pouvoir inégaux entre les femmes et les hommes.
Dans nos sociétés, la violence à l’égard des femmes ne s’explique pas par un unique facteur. Une multitude de facteurs y contribue, et c’est l’interaction de tous ces facteurs qui en est à l’origine :
La violence à l’égard des femmes constitue d’une part une des formes de violations des droits humains les plus systématiques et les plus répandues dans le monde. Elle prive les femmes et les filles de leur dignité, porte atteinte à leurs droits fondamentaux, nuit à leur santé, réduit leur productivité et les empêche de réaliser leur plein potentiel. Et d’autre part, ce problème socio-économique a des conséquences sur l’harmonie sociale, la croissance économique et menace les progrès du développement dans leur globalité.
[1] HCP, Communiqué du Haut-Commissariat au Plan à l’occasion de la campagne nationale et internationale de mobilisation pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, 2019. Disponible à https://www.hcp.ma/ Communique-du-Haut-Commissariat-au-Plan-a-l-occasion-de-la-campagne-nationale-et-internationale-de-mobilisation-pour-l_a2411.html (novembre 2020) |
CARE agit dans le cadre de ses interventions notamment en zones rurales, pour prévenir et contribuer à stopper ces violences et lutte contre les discriminations :
Dans ma communauté, les femmes dépendent de leur mari pour tout. C’était aussi mon cas avant que je rejoigne un groupe d’épargne mis en place par CARE. Je suis encore plus respectée dans communauté et surtout par mon conjoint. Aujourd'hui, je suis indépendante », explique Naima présidente d’une coopérative à DAR Bel Amri, province de Sidi Slimane.